La Covid-19 met à mal l’industrie touristique de l’Asie-Pacifique

On sait que la crise du Covid a frappé le monde entier et pour une fois nous nous éloignons un peu de France pour nous pencher sur des terres plus lointaines où les gens souffrent aussi.

Dans le cadre d’une étude récente, l’Organisation Internationale du Travail a rédigé un mémoire qui révèle les effets de la Covid-19 dans le secteur du tourisme en Asie et dans le Pacifique (source ilo.org). Pour aboutir à cette conclusion, l’OIT a recueilli des données auprès des Philippines, du Vietnam, du Brunei Darussalam, de Mongolie et de Thaïlande. Les résultats de ces données montrent que les répercussions de la pandémie sont beaucoup plus importantes dans le secteur touristique que dans les autres secteurs. Il faut dire que ces pays comptent beaucoup sur l’apport de devises et d’activité par les visiteurs venus du monde entier.

Pertes des emplois

Les effets de la pandémie de la COVID-19 sur les pays de l’Asie et du Pacifique se traduisent par plusieurs conséquence, dont les énormes pertes d’emplois. Avec au compteur un total de plus de 30 % de perte d’emplois, le secteur touristique se retrouve beaucoup plus lésé que les autres secteurs d’activités. On peut même parler de sinistre. L’enquête menée sur les cinq pays échantillons montre qu’en 2020 le phénomène était quatre fois plus accru dans l’industrie touristique que dans les autres secteurs.

Cette estimation semble même sous-estimé quand on sait que de nombreux emplois dépendent indirectement du tourisme. La directrice régionale de l’OIT en Asie et dans le Pacifique, Chihoko Asada-Miyakawa, souligne que les retombées de la pandémie sur le tourisme asiatique et pacifique sont tout simplement catastrophiques. Elle poursuit en expliquant que la situation risque de perdurer, malgré les mesures de reprises mises en place par les pays de la région. La Covid a-t-elle tué définitivement une partie du tourisme de masse ? Il sera dur de le savoir tant que la situation perdurera et tant que chaque nouveau variant générera des ventes de paniques.

Détérioration de la qualité du travail et redirection vers l’informalité

En 2020, la perte des heures travaillées allait de 4 % au Vietnam à près de 38 % en Philippines. Comme on pouvait s’y attendre, ces importantes pertes ont induit une détérioration de la qualité des emplois encore disponibles sur le marché du travail. Compte tenu de leur forte représentation dans le secteur touristique, les femmes sont les plus touchées par la situation. Beaucoup de travailleurs ont également été contraints de se rediriger vers les activités plus informelles. Ce phénomène pour le moins inquiétant est la résultante de la diminution drastique des emplois formels présents sur le marché du travail. La qualité des emplois disponibles ayant également subi une baisse, nombreux sont ceux qui estiment avoir plus d’opportunités dans la clandestinité. On le comprend aisément : que le marché officiel réponde présent ou pas, les gens continuent d’avoir besoin de travailler.

Un besoin de diversification au cœur des économies de l’Asie et du Pacifique

Auteur de l’actuelle étude et économiste principale de l’OIT, Sara Elder relève que la gravité de la situation invite les pays de la région à retravailler leurs plans touristiques à moyen et long terme. Les gouvernements à revenus touristiques se voient dans l’obligation de mieux diversifier leur économie. De ce fait, une promotion des activités non touristiques serait la bienvenue. C’est un virage qui ne peut jamais s’effectuer simplement ni en un clin d’œil mais qu’on du considérer un grand nombre de pays et d’endroits du monde depuis 2020.

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